Peut-on se défaire des accords du passé?
Les accords et les croyances limitantes, vous connaissez? Si vous êtes en recherche sur ces notions, c’est que vous prenez ou avez pris conscience de leur existence en vous. Rassurez-vous: nous sommes tous pris sous leur influence, mais à plus ou moins grande échelle. C’est différent pour chacun.
Une chose est sûre: Ce sont des éléments psychiques puissants de votre vie. Plus ou moins consciemment, ils façonnent votre réalité et influent sur la manière dont vous percevez le monde qui vous entoure. Comme disent les Indiens natifs, les croyances façonnent le monde, et nous marchons chacun dans notre rêve. En conséquence, ils conditionnent pour beaucoup vos choix de vie.
Apprenez-en un peu plus sur la nature de ces accords, comment ils interagissent avec vos croyances limitantes. Et les façons dont vous pouvez peut-être les transcender pour libérer votre potentiel. Et avancer.
Les croyances
Les croyances sont des systèmes de pensées et de langages fondées sur notre adhésion pleine et entière à une parole extérieure à nous. Sans que nous les ayons expérimentés. Ils sont culturels, sociétaux et religieux. Ils peuvent être imposés par la force et la peur. Mails ils peuvent être aussi transmis par les traditions, de générations en générations par exemple, pour préserver une culture première et traditionnelle. Ou encore par l’éducation. Dans ce cas-là beaucoup de croyances sont déguisées en « savoirs ». Mais la plus grande partie des croyances se transmet subtilement, par les habitudes et les comportements des adultes, sans même qu’on en ait conscience.
Les croyances sont nécessaires, car elles structurent la cohésion d’un groupe comme celle d’un individu. Beaucoup sont positives et tournées vers la vie. Par exemple: » Nous sommes là pour aider, et faire du bien ». « L’homme est fondamentalement bon ». « Je suis fait pour vivre en harmonie avec le monde et le cosmos ». « Je suis en parfaite capacité de réaliser mon rêve ».
Les croyances limitantes
Cependant il est bon de reconnaître que les croyances qui structurent l’histoire de notre civilisation sont rarement positives: « Les femmes ne sont pas tout à fait des êtres humains ». « Les animaux n’ont pas de sentiments et d’ailleurs ne ressentent pas de souffrance ». « L’homme est au sommet de la chaîne alimentaire ». « Nous apportons la civilisation à des peuples arriérés. Des sous-hommes, d’ailleurs ». « Si tu ne donnes pas ton argent, et ne fais pas ce que je te dis de faire, tu vas en enfer ». « Nous sommes ici pour souffrir ». « La nature est dangereuse ». « Les hommes de la préhistoire ont dû lutter contre des animaux terribles pour survivre ». « Le sexe c’est mal ». Etc.
En conséquence les croyances limitantes sont des pensées et des convictions transmises en héritage et qui s’inscrivent dans une histoire générale plutôt violente. Nos ancêtres ont souffert. Guerres, famines, destruction, violence, exploitation et maladies colorent les 2 derniers millénaires d’une teinte bien grise. Il faut bien comprendre que le fait même de pouvoir grandir avec son père et sa mère, voire de les connaître, est un fait sociétal tout à fait récent.
C’est pourquoi il faut bien garder à l’esprit que beaucoup de personnes font du mieux qu’elles peuvent avec ce qu’elles ont. Cela n’excuse rien, mais cela aide à mieux comprendre nos parents.
Et les accords?
Les croyances sont donc des systèmes de pensées et de langages qui ne sont pas fondés sur notre expérience a priori, mais transmis d’une façon ou d’une autre. Pour qu’elles structurent notre développement et notre psyché, il faut que vous leur donniez votre adhésion. Lorsque vous étiez bébé puis petit enfant, cette adhésion allait de soi. Et quand vous n’étiez pas d’accord, le système de punition et de récompense faisait que vous disiez: « Ok, je ne suis pas comme ça, ce n’est pas vrai, mais je vais faire comme si ».
C’est ce que l’on appelle donner son accord. Et puis le temps a passé, et vous avez oublié. C’est parce-qu’il y en a eu tellement d’autres depuis! Beaucoup vous ont servi, peut-être pour avoir de bonnes notes, ou bien le cadeau ou le câlin que vous désiriez tant. Ou simplement un petit peu d’attention?
Cependant beaucoup, s’ils ont pu vous permettre de fonctionner un temps, par exemple pour vous protéger, ou avoir simplement l’impression d’exister et de compter aux yeux des autres, sont devenus finalement comme ces applications sur votre téléphone, ces programmes greffés sur votre ordinateur: ils sont installés, ne servent plus à rien, mais consomment de la ressource et de l’énergie. Pire: ils diminuent vos capacités de réalisation, et vous empêchent de vivre au niveau où vous vous sentez pouvoir vivre.
Les impacts sur nos vies
Souvent hérités de notre culture, et de notre éducation, ces accords finissent par dicter vos comportements, attentes et perceptions. Et à organiser des systèmes de blocages, d’auto-sabotage et de renoncements. Des spirales d’échecs sont aussi possibles. Des relations conflictuelles, un travail où vous êtes malheureux, un manque d’épanouissement sont la conséquence directe des accords et des croyances limitantes. Commencer à identifier certains de ces accords est souvent le premier pas vers une plus grande conscience de soi. Et une libération.
J’aime bien raconter l’anecdote de la petite fille qui chante. On peut la trouver dans « Les 4 accord toltèques », de Don Ruiz. Cette petite fille aimait chanter. Elle chantait chaque jour, et on peut dire qu’elle était heureuse. Elle chantait la vie, et l’amour réciproque entre sa mère et elle. Un jour elle est rentrée d’école, toujours chantant. Mais sa mère avait eu une journée très difficile. Elle était épuisée, découragée, et sujette à des migraines terribles. À force d’entendre sa petite fille gazouiller, la mère explose : « Tu vas te taire oui? Tu as une voix insupportable! C’est horrible! »La petite fille n’a plus jamais chanté. Elle est devenue plus triste, sans élan, et vivre est devenu plus difficile. Sa voix surtout est restée un sujet douloureux, avec des problèmes de santé récurrents.
Les accords et les croyances limitantes ont donc un impact significatif sur nos choix, nos relations, et notre bien-être général. Ils peuvent créer des schémas répétitifs, nous maintenir dans notre zone de confort, et inhiber notre croissance personnelle. Explorer ces impacts au niveau individuel offre une vision plus claire des choses qu’il faudra faire pour déprogrammer les accords et défaire les croyances. Se faire aider peut être une bonne option.
Prise de conscience et transformation
Prendre conscience de vos accords et de vos croyances limitantes est un catalyseur du changement. En les voyant, en mettant des mots sur ces forces qui vous guident, en les exprimant il est possible de commencer à remettre en question leur validité. Et à choisir consciemment de nouveaux accords, et de nouvelles croyances, qui nous soient propres et correspondent à une vision plus positive. De nous, et de la vie. Peu importe la vision des autres. L’important c’est le coeur.
Don Ruiz, qui se revendique de la sagesse toltèque et se présente comme « nagual »( homme de connaissance), présente 4 accords principaux qu’il peut être bon d’adopter pour briser nombre d’accords influencés par la peur. Voici ces accords:
1: « Avoir une parole impeccable ». Une parole bonne pour soi, et pour les autres.
2: « Ne pas en faire une affaire personnelle ». Avoir toujours une distance et un lâcher-prise constant sur ce qu’ a dit l’un, ou a fait l’autre.
3: »Ne pas faire de suppositions ». Ne plus confondre ce qu’on croit, avec ce qui est. Mieux vaut demander, et dire qu’on ne sait pas quand on ne sait pas.
4: »Faire toujours de son mieux ». Quoi que vous fassiez, faites le avec vos possibilités. Pas au-dessus. Pas au-dessous. Que ça marche ou pas, vous avez fait de votre mieux, et c’est tout.
Dépassement des croyances
Dépasser les croyances limitantes nécessite un travail intérieur profond. C’est en général le travail de toute une vie! Il faut bien prendre conscience que lorsqu’on s’embarque dans ce travail, notre vie devient une aventure passionnante. Personnellement je ne connais pas l’ennui!
Mais bien sûr cela implique de remettre en question activement les pensées négatives, de cultiver des croyances positives, et de s’entourer d’un environnement qui soutient notre croissance. Dans tout parcours et tout cheminement, la présence de l’autre est fondamentale. Cela peut être un enseignant. Un éducateur. Un proche. Un conjoint. Mais il est clair que les chemins de résilience évoqués par Boris Cyrulnic dans « Un merveilleux malheur » rencontrent toujours quelqu’un, ce quelqu’un qui permet de changer la donne et revivre.
C’est pour cela aussi qu’il peut être essentiel de demander de l’aide. Non pas tant pour faire une analyse de 30 ans qui n’amènera pas de processus de guérison dans cette vie. Mais pour pouvoir connaître rapidement les signes d’une transformation effective. Idéalement, il faut être bien avec sa ou son thérapeute, et qu’il ait du coeur, qu’il comprenne véritablement l’esprit et l’énergie du consultant. Peu importe sa discipline.
Les personnes qui viennent me consulter pour une fatigue ou un mal de gorge viennent toujours pour bien plus qu’une fatigue ou un mal de gorge. Derrière ces maux installés depuis des années, c’est tout un paysage d’accords et de croyances qui s’est tissé. L’hypnose et le magnétisme permettent d’aller avec douceur et respect là où il faut aller pour détricoter les vieux récits et déprogrammer des applications devenues obsolètes. Après tout, nous sommes de passage sur Terre pour vivre. Alors faisons-le du mieux que nous pouvons.